D’un marxisme exsangue et de ses alternatives pires que lui
2016-12-31 | ثائر ديب
Le marxisme a toujours répété que l’émancipation de la classe ouvrière était l’œuvre de la classe ouvrière elle-même, sous-entendant que l’émancipation des femmes, celle des minorités et des peuples colonisés, des étudiants et de tous les autres opprimés, comme de tous ceux qui ont perdu leurs droits, étaient aussi essentiellement l’œuvre de la classe ouvrière ! Il était logique que soit posée la question : qu’est-ce qui donne à cette classe sociale un tel pouvoir magique, au point qu’elle pourrait libérer de toute forme d’oppression, à peine y aurait-elle touché ? De quel esprit superstitieux provient l’idée de cette réaction en chaîne qui libèrerait le monde entier aussitôt que les travailleurs se seraient eux-mêmes affranchis ? Cela ne ressemble-t-il pas à la promesse de quelque vocation messianique, invitant chaque opprimé à patienter et supporter sa douleur jusqu’à ce que la classe ouvrière lui ouvre le paradis ?